Il montra le plus grand calme, la plus grande énergie

Contrairement à l'illustration représentant l'acte héroïque du Chasseur Louis LALOUE, le Général BRIDOUX n'était pas à cheval lorsqu'il tomba dans l'embuscade. Les JMO des grandes unités rapportent les faits :

JMO de la 5e DC

[...] A 16 heures on apprend que l'état-major du CC (Corps de cavalerie) est tombé dans une embuscade sur la route Vermand - Estrées à 1.500 m Ouest de Poeuilly. Le Général BRIDOUX est mortellement blessé. [...]

JMO du Corps de cavalerie

[...] A 14 heures la 1ere Division se trouve dans la région de Bernes, son avant-garde atteint Poeuilly, quand elle apprend que le Commandant du Corps de cavalerie, le Général BRIDOUX, est mortellement blessé.

Le Général rejoignait en automobile, avec son état-major, la 5e Division ; il était escorté d'auto-mitrailleuses. Le groupe des voitures s'était engagé sur la route Vermand - Estrées et se trouvait à proximité de Poeuilly (14 heures - 14h30), quand il tomba sous le feu d'une cinquantaine de fantassins, en embuscade à 200 mètres de la route.

Les voitures cherchèrent à faire demi-tour ; seule la dernière y réussit ; le Général cherchait à y montait quand une balle lui traversa la poitrine.

Les servants de l'auto-mitrailleuse avaient été tué les premiers ; le Commandant LANQUETOT, le Capitaine DE LA BEGASSIERE restaient sur le terrain ; Le Lieutenant-colonel RAMPONT, chef d'état-major, les Capitaines DE BUCHERE DE L'EPINOIS et GOUBAUD étaient blessés.

L'arrivée des premiers éléments de la 1ere Division mit en fuite les détachements fantassins ennemis.

Le Général BRIDOUX fut transféré à Poeuilly où il mourut à 16 heures ; jusqu'au bout il montra le plus grand calme, la plus grande énergie, provoquant l'admiration de tous ceux qui l'approchèrent.

Il remit le commandement Après avoir remis le commandement au Général BUISSON, ses dernières paroles furent :

" Je meurs avec joie pour mon pays ; dites au Corps de cavalerie que le sacrifice de ma vie doit lui servir d'exemple. "