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Un Chasseur Cycliste dans la Grande Guerre

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25 avril 2024

Relève à bicyclette de nuit

Malgré la diminution de ses effectifs, le 5e Groupe continue à assurer le service des tranchées par moitié successivement sous les ordres des capitaines BASSE et AURISSE.

 

Il occupe un nouveau sous-quartier dans le quartier I, à cheval sur la route de Nauroy et s'y fait encore remarquer par le fini de ses travaux grâce aux lieutenants LEFRANC et GOUDAILLIER.

 

Le secteur est calme, un petit poste seul sert d'objectif à un lance-bombes à ailettes.

Le sergent RATIER est blessé le 18 juillet.

 

Le 20 juillet, le 5e GC quitte définitivement le bivouac 4 où sa part avait été réduite, mais où avec le temps, il était arrivé à s'installer presque confortablement.

 

Sans regret, il va cantonner à Villers-Marmery, au pied de la Montagne de Reims, entre Trépail et Verzy.

 

Il vit depuis si longtemps en sauvage qu'il trouve un plaisir nouveau à se trouver dans un village habité et presque intact, où le vin blanc pétille et où les vignerons sont accueillants.

L'état-major de la 5e Division de cavalerie vient aux Petites Loges.

Ce changement est heureux, on s'encroûtait toujours dans le même coin et le cafard était souvent notre hôte.

 

Le 5e GC continue de fournir trois sections aux tranchées I où lui est adjoint une section de mitrailleuses des autos-canons.

 

La relève se fait à bicyclette, de nuit, jusque près de la première ligne par la Voie romaine. la relève descendante reprend les machines des arrivants.
Les cuisines sont installées dans un boyau.

 

A Villers, on voit tout le secteur, tranchées amies et ennemies, et durant tout notre séjour, ce village exposé aux vues de l'ennemi à 6 km et auquel rien de le dissimule, ne recevra pas un obus.

 

Il en est de même de Verzy, dont les habitants travaillent paisiblement dans les vignes.

 

Le 15 août, le chasseur RICHET est blessé.

 

Le lendemain, le 5e GC est tout entier relevé et rassemblé à Villers-Marmery. Il doit être embarqué le lendemain à Épernay pour une destination inconnue.

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20 avril 2024

Charles BOITEL (1889 - 1918)

Sur une enveloppe proposée à la vente portant le cachet du commandant du groupe cycliste de la 5e division de cavalerie, l'expéditeur avait pris soin de noter ses coordonnées

Cette correspondance en franchise avait été expédiée de Vitré (35) le 29 octobre 1914.

 

Parti à la recherche de ce sous-officier, j'ai pu retrouver sa fiche matricule

 

Charles Raymond BOITEL était quincailler dans le civil. Il était natif de Châlons, lieu de garnison du 5e GC.

 

Il avait effectué son service militaire au 106e RI entre 1910 et 1912, après avoir été nommé caporal en 1911 puis sergent en 1912.

 

Réserviste, il fut rappelé lors de la mobilisation générale et affecté au Groupe cycliste de la 5e Division de cavalerie.

 

Nommé adjudant le 17 février 1916, il fut blessé une première fois le 8 septembre 1916 aux Arrieux, dans la forêt de Parroy.

 

Cité à l'ordre de l'armée le 19 septembre 1916 :

 

Le 8 septembre 1916, malgré un violent bombardement de grosses torpilles, n'a pas hésité à franchir un barrage pour transmettre lui-même un message téléphonique important. Grièvement blessé au cours du trajet, a néanmoins accompli sa mission en donnant le plus bel exemple de courage et d'énergie.


Blessé une seconde fois le 7 octobre 1917 dans les tranchées de Barisis (02).

 

Cité à l'ordre du 5e GC le 19 octobre 1917 :


Très bon sous-officier. Beaucoup de cran. Le 6 octobre 1917, n'a pas hésité sous le bombardement, à passer dans tous les postes confiés à sa surveillance. Blessé, a continué à exercer son commandement.

 

Porté disparu le 24 mars 1918 à l'Échelle St Aurin (80), il est décédé en captivité le 31 mars 1918 au Feld Lazaret 157 à Goyencourt (80), des suites d'une blessure à la tête.

Il fut inhumé dans le parc du château, tombe 28, d'après les renseignements figurant dans la base de la Croix-rouge internationale.

 

La Médaille militaire lui fut décernée à titre posthume par décret publié au JO le 13 juin 1918 :

Chef de section d'une grande valeur, d'une belle crânerie au feu ; chargé de la défense pas à pas d'un système de boyaux, a retardé l'ennemi par ses heureuses dispositions de barrages successifs. A été blessé grièvement alors qu'il suivait à la jumelle la progression de l'adversaire. Deux blessures antérieures, deux citations.

Cité à titre posthume à l'ordre de l'armée par décret publié au JO du 4 janvier 1923 :

Excellent sous-officier, d'une bravoure réputée. Après avoir donné au cours de rudes combats les plus belles preuves de son héroïsme, est mort pour la France, le 31 mars 1918, des suites de glorieuses blessures reçues près de l'Échelle St Aurin, où il fit montre d'intrépidité et d'abnégation.

 

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Châlons en Champagne.

 

 

15 avril 2024

Lucien SAGET (1895 - 1966)

Précédemment évoqué au travers d'une carte de correspondance militaire, j'ai enfin retrouvé la trace de l'expéditeur de celle-ci qui se nommait Eugène Lucien SAGET.

 

Cette identification a été rendue possible grâce à l'indexation de fiches matricules des archives de la Marne dont il était originaire.

 

Lucien (puisqu'il utilisait ce prénom) était né à Reims en 1895 et exerçait la profession d'électricien. Il fut incorporé au 5e Groupe cycliste au mois de décembre 1914.

 

En juillet 1915, il est affecté au 17e BCP. Grièvement blessé le 23 septembre 1915, il fut réformé définitivement le 1er août 1916 suite à une paralysie fonctionnelle du coude droit et titulaire d'une pension d'invalidité.

 

La Médaille militaire et la Croix de guerre lui furent décernées le 24 avril 1916 :

" Très bon chasseur, courageux et discipliné. Blessé grièvement le 23 septembre 1915 au cours d'un violent bombardement. Impotence fonctionnel du bras droit. "

 

Lucien est décédé à Reims en 1966.

10 avril 2024

Hermann THIBAUT (1894 - 1972)

Il y a un peu plus d'une semaine, Cécile l'arrière petite-fille d'Hermann THIBAUT m'a adressé un message m'indiquant qu'elle ne parvenait pas à trouver le JMO du 5e Groupe cycliste ni aucune ressource officielle. Elle ajoutait qu'Hermann avait fait ses classes au 5e GC et que d'après son journal il avait été blessé au bras le 27 décembre 1914. En saurais-je davantage ?

 

J'ai envoyé une réponse à l'adresse indiquée, mais celle-ci ne me semblait pas correcte.

 

J'ai donc entrepris de rechercher la trace d'Hermann.

 

Un portail de généalogie me propose deux Hermann THIBAUT originaires de la Marne : l'un né en 1884, l'autre en 1894.

C'est ce dernier qui nous intéresse.

 

Hermann Alexis THIBAUT était né à Mailly-Champagne en décembre 1894.  Vigneron lors de son recrutement, il avait été incorporé au 5e GC en septembre 1914, et était parti pour le front le 5 décembre suivant.

Trois semaines plus tard, il avait été blessé en Belgique lors des combats de Saint-Georges près de la Maison du Passeur. Après une période de convalescence, il avait rejoint le dépôt à Fougères le 16 mars 1915, puis avait été nommé 1ère classe le 10 mars 1916, avant d'être affecté à la 6e Cie du 19e BCP quelques jours plus tard.

 

Cité le 30 mars 1917 à l'ordre du 19e BCP :

 

" Le 24 mars 1917, sous un bombardement extrèmement violent ayant obstrué complètement le boyau de communication, est allé porté un renseignement au commandant et a ramené des munitions. "

 

Grièvement blessé le 4 avril 1918 à Grivesnes, il avait été évacué et dirigé sur différents hôpitaux, avant d'être réformé suite à l'amputation de son bras droit. Une pension de retraite et une pension d'invalidité lui furent attribuées.

 

La Médaille militaire lui fut décernée le 6 juin 1918 :
 

" Chasseur d'une grande bravoure animé du meilleur esprit, remarquable par sa belle attitude au feu. S'est porté en avant sous un bombardement violent, y a été grièvement blessé au moment où son unité s'y déployait pour la contre-attaque. "

 

Hermann est décédé dans sa 79e année en 1972.

5 avril 2024

Est-ce la fin du 5e GC ?

Le 10 juin, nouvelle grande transformation : l'effectif du Groupe est ramené à 217, son excédent est versé au 11e Cuirassiers, qui est créé régiment à pied, sur le modèle d'un régiment d'infanterie.

 

Le bivouac s'agite, des escadrons arrivent des divisions dissoutes pour être mis à pied.

 

Des chasseurs cyclistes, le capitaine BASSE se débat pour conserver le plus possible, mais navré, il ne peut qu'exécuter les ordres et cette dislocation est une épreuve très pénible pour le Groupe.

 

Des officiers doivent aussi partir pour les bataillons :

  • le sous-lieutenant BERNAY au 19e BCP où il retrouve le lieutenant CORVISART. Ils seront tués tous les deux en mars 1918 à Grivesnes ;
  • le sous-lieutenant CHRISTOPHE part également pour le 19e BCP. Il sera tué quelques jours plus tard à Verdun ;
  • le sous-lieutenant CHAILLOT rejoint également le bataillon.

 

Restent au 5e GC :

  • le capitaine BASSE, commandant
  • le capitaine AURISSE, commandant en second
  • le lieutenant LEFRANC - 1er peloton
  • le lieutenant BLAISE - 2e peloton
  • le lieutenant GOUDAILLER - 3e peloton

 

Les pelotons sont réduits à deux sections.

 

La section de mitrailleuses est également versée au 11e Cuirassiers, ainsi qu'une partie des chevaux et des équipages.

 

Pauvre Groupe, dont cette longue station aux tranchées a fait oublier l'utilité et les services rendus.

 

Plus tard, en 1918, on s'apercevra de l'erreur commise ; elle devait être réparée lorsque l'Armistice est arrivé.

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30 mars 2024

Prosnes : retour aux tranchées

Le 14 mai 1916, le Capitaine DE TARLÉ quitte le Groupe pour prendre le commandement d'un bataillon du 350e RI.

 

Le Capitaine BASSE lui succède à la tête du 5e GC.

 

Le sous-lieutenant Lucien CHRISTOPHE arrive du dépôt.

 

Du 13 au 23 mai, la moitié du 5e GC composé de 4 sections et la section de mitrailleuses, retourne aux tranchées de Prosnes.

 

 

29 mars 2024

Hermann THIBAUT

Bien reçu le message dont voici un extrait :

 

Mon arrière-grand-père, Hermann Thibaut, a fait ses classes en 1914 et a été affecté au Chasseur Cycliste 5 groupe

 

J'ai tenté de répondre à l'adresse indiquée, mais je ne suis pas sûr de celle-ci qui comporte un prénom, un point, un nom suivi d'un autre point et d'un " t" avant l'@

N'hésitez pas à me recontacter si l'adresse indiquée n'était pas la bonne.

25 mars 2024

Charles TALLEU (1893 - 1916)

Porteur aux Halles dans le civil, Charles TALLEU s'était engagé volontairement en 1912 au 3e régiment de chasseurs d'Afrique (RCA).

 

Blessé le 29 août 1914 à Ribemont (02), et passé au 5e RCA puis au 10e Dragons, il avait été affecté au 5e Groupe cycliste le 26 novembre 1915.

 

Grièvement blessé lors de l'embuscade du 13 mai 1916, il avait été recueilli par les Allemands et inhumé à Pontfaverger (51) le 15 mai 1916 comme l'indique les éléments recueillis dans la base de la Croix-rouge internationale.

 

Comme il était porté disparu, un jugement déclaratif de décès fut rendu en décembre 1920, fixant la date de son décès au 15 mai 1916.

 

Ses restes furent transférés à la Nécropole nationale de Sommepy-Tahure, tombe 877.

 

Son nom est inscrit sur l'une des plaques du Père Lachaise à Paris 20e.

 

Il avait été cité à titre posthume à l'ordre du 2e Corps de cavalerie le 22 mai 1916 :

" Chasseur d'un courage exceptionnel, volontaire pour toutes les missions périlleuses. Est tombé frappé d'une balle à la tête dans le réseau d'un ouvrage qu'il reconnaissait en rapportant des indices. "

 

La Médaille militaire lui fut attribuée à titre posthume, par décret publié au JO le 21 mai 1922 :

" Brave soldat. Tombé au champ d'honneur, le 14 mai 1916, secteur de Prosnes. "

20 mars 2024

Une patrouille dans une embuscade

Au début de mai, un officier est affecté au groupe : le capitaine AURISSE.

Le lieutenant DE BAUDUS vient du dépôt avec quelques hommes.

 

Puis le Groupe change de secteur et ne va plus aux tranchées que par moitié qui occupe un sous-quartier dans le sous-secteur de Moscou que tient le 247e RI.


C'est l'organisation modèle, avec poste d'écoute camouflé, observatoires, caponnières, trappes, herses, etc.

 

On balaie tous les matins tranchées et boyaux.

 

Du 3 au 13 mai, le capitaine AURISSE avec 4 sections y fait le premier séjour.

 

Une patrouille envoyée sur l'ordre du colonel commandant le 247e RI tombe dans une embuscade : le lieutenant Gaston DE BAUDUS est blessé, le chasseur Charles TALLEU est blessé très grièvement et fait prisonnier.

 

Le JMO du 247e RI indique à la date du 15 mai 1916 :

" [...] Au cours d'une patrouille de nuit faite par les cyclistes du 29e Chasseurs, le sous-lieutenant DE BOLUS (sic) est blessé au poignet et un chasseur tué. "

15 mars 2024

Distractions au bivouac

Au bivouac, peu de distractions.

 

Quelques chasseurs ont chaque jour la permission d'aller jusqu'à Mourmelon le Petit ; d'autres la prennent à leur risques et périls. Un plaisir défendu aussi, la chasse aux lapins dont les environs abondent, on pose des collets.

 

A la belle saison, on prend des bains dans la Vesle ; des canonnières viennent de temps en temps sur le canal à la sortie du tunnel.

 

Près du bivouac, des sapeurs du Génie sont venus construire une dérivation de la voie ferrée sur laquelle un train blindé viendra à l'offensive prochaine. Nous désirons peu ce voisinage, des travaux considérables se font tout à l'entour, d'immenses abris profonds, des boyaux, des câbles enterrée, que se prépare-t-il donc ?

 

Parfois des troupes théâtrales viennent à Ambonnay, à Mourmelon, cantonnements d'états-majors et de QG.

 

Quelques places sont offertes au 5e GC.

 

Aux tranchées, visites fréquentes du général de Division ALLENOU, du général commandant le Corps de cavalerie DE MITRY.

 

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Un Chasseur Cycliste dans la Grande Guerre
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